Communiqué de presse des enseignants et des étudiants de l’Université Galatasaray
Istanbul, le 6 juin 2013.Au cours des événements qui se sont déroulés à Dolmabahçe (Istanbul) dans le cadre des protestations autour du Parc Gezi, 76 personnes ont été placées en garde à vue, mardi 4 juin à 1h30 du matin. Tout le monde a été libéré après avoir été interrogé par le procureur. Parmi les personnes arrêtées se trouvaient également quatre étudiants venus en Turquie dans le cadre du programme d’échange Erasmus. L’une d’entre eux est française : il s’agit de Lorraine Klein, actuellement étudiante à l’Université Galatasaray. Elle a été amenée à la Division des étrangers de la police où elle est toujours détenue. Les autorités attendent que les papiers officiels soient prêts pour appliquer la même procédure aux autres étudiants Erasmus.
Selon les informations diffusées par la presse, l’arrestation de ces étudiants est basée, comme celle de tous les autres gardés à vue, sur l’accusation d’« affaiblir l’autorité de l’Etat, constituer une atteinte à la sécurité nationale et à l’ordre public, participer à des manifestations durant lesquelles des biens publics et privés sont démolis, qui sont menées afin d’occuper les bâtiments des Ministères, de l’Assemblée Nationale et du Premier Ministre, de renverser le gouvernement et de le mettre en difficulté sur le plan international. » Toujours selon les informations publiées dans la presse, nous apprenons que ces étudiants font face à l’accusation ridicule d’avoir agi comme « provocateurs » au cours des manifestations.
Il est possible qu’une décision d’expulsion soit prise pour ces étudiants. Même si ceux qui ont été placés en garde à vue en raison des manifestations ont été libérés, les étudiants étrangers doivent faire face à une procédure différente justement parce qu’ils sont étrangers. Cela est inacceptable et injuste. Les libérations ordonnées après l’interrogatoire mené par le procureur prouvent qu’il n’y a même pas de besoin d’avoir recours à une procédure judiciaire pour ces personnes. Pourtant, dans une attitude explicitement discriminatoire, les étudiants étrangers, dont Lorraine Klein, sont sous la menace d’une expulsion. Il nous faut nous battre pour qu’une telle décision ne soit pas prise. Elle entrerait en violation du principe international de non-discrimination, qui est inscrit dans les traités sur les droits de l’homme dont la Turquie est signataire.
C’est pour cette raison que les étudiants Erasmus qui sont sous la menace d’expulsion, doivent immédiatement être libérés et autorisés à poursuivre leurs études.
Les enseignants et les étudiants de l’Université
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